Vivien au Fort Ste- Thérèse

Publié le par Michel

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Plaque commémorative du Fort Sainte-Thérèse.
On peut y lire :


«  Vis-à-vis sur l’Ile Ste-Thérèse, le régiment de Carignan érigea un fort en 1665. D’ici M. de Courcelles partit pour son expédition contre les Iroquois,  en 1666. »
  Source : Inventaire des lieux de mémoire de la Nouvelle-France / http://inventairenf.cieq.ulaval.ca/inventaire

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En 1665, peu après son arrivée en Nouvelle-France, le Régiment de Carignan-Salières,  est envoyé à la rivière des Iroquois, aujourd’hui rivière Richelieu, pour y construire trois forts. Le premier fut construit à l’embouchure de la rivière, le second aux pieds des rapides et le troisième à «  trois lieues au sud ». Le fort Sainte-Thérèse, érigé entre le 2 et le 15 octobre 1665, sous la direction du colonel  Henri de Chastelard de Salières, sur un terrain difficile d’accès, était fait d’une double palissade de cinq mètres de hauteur. Il servit comme poste de base pour le ravitaillement des troupes de Monsieur Daniel de Rémy de Courcelles (1626-1698), gouverneur de la Nouvelle-France (1665-1672), dans son expédition  contre les Agniers, ainsi que celles de Tracy en 1666.  Il est peu cité dans les documents officiels qui ont été préservés. En 1667, le lieutenant-général de la Nouvelle-France, Alexandre de Prouville de Tracy,  conseille dans un mémoire sur la colonie  de laisser 9 compagnies en Nouvelle-France dont 2 en Acadie (Pentagouet, Port-Royal). Il suggère de répartir les autres compagnies à Québec, Montréal, Trois-Rivières et aux forts Saint-Louis et Richelieu, et d’obliger  les capitaines à  accorder des congés aux soldats qui voudraient se faire habitants. Il  conseille d'augmenter le fort Saint-Louis et de détruire les forts Sainte-Anne, Saint-Jean-Baptiste et Sainte-Thérèse; de  laisser «Saurel» au fort Richelieu. (1) Le fort ne fut pas détruit à l’époque mais probablement abandonné ou du moins négligé. Cependant, quelques temps avant la Conquête,

 

« En 1752, l’ingénieur Franquet parle des bâtiments qui subsistent encore à Ste-Thérèse, les disant ‘ en assez bon état’. Le 15 juin 1760, Robert Rogers et ses soldats investissent par ruse le magasin fortifié de Ste-Thérèse ainsi qu’une quinzaine d’habitations aux alentours. Tout est incendié. par la suite, un second fort est érigé et sa durée est courte puisque, le 28 août de la même année, devant la victoire des troupes d’Haviland, les français y mettent le feu. C’est d’ailleurs autour des ruines de ce fort que les troupes d’Haviland  s’installent temporairement et dressent d’importants retranchements. » (2)


 

CHAPITRE QUATRE
Des premiers forts construits sur la rivière des Iroquois

En mesme temps que les Outaoüak s'embarquoient, pour remonter en leur païs, le vent s'étant rendu plus favorable, les soldats qui avoient esté obligez de s'arrester aux Trois-Rivieres, s'embarquerent aussi; et aprés avoir navigé sur le lac de Saint-Pierre, ils se rendirent à l'entrée de la rivière de Richelieu, qui conduit aux Iroquois d'Aniegué.

Le dessein que l'on avoit à cette premiere campagne, estoit de faire bastir sur le chemin, quelques forts, que l'on a jugez absolument necessaires, tant pour assurer le passage, et la liberté du commerce, que pour servir de magasins aux troupes, et de retraites aux soldats malades et aux blessez.

Pour cet effet on a choisi trois
 postes avantageux. Le premier à l'embouchure de la riviere des Iroquois. Le second, dix-sept lieues plus haut, au pied d'vn courant d'eau, que l'on appelle le Sault de Richelieu. Le troisième environ trois lieues plus haut que ce courant.

Le premier fort, nommé Richelieu, a esté fait par Monsieur de Chambly, qui commandoit cinq compagnies, que Monsieur de Tracy y avoit envoyées.

Le second fort nommé Saint-Louis, à cause qu'il fut commencé dans la semaine que l'on celebroit la feste de ce grand Saint, Protecteur de nos Rois et de la France, a esté fait par Monsieur Sorel, qui commandoit cinq autres Compagnies, du Régiment de Carignan-Salieres.

Monsieur de Salieres, Colonel du Regiment, a voulu prendre luy-mesme, le poste le plus avancé vers les ennemis. et le plus dangereux. A peine osoit-on esperer que cet ouvrage deust estre fait avant les neiges, n'ayant pu setre commencé que bien tard: mais le Chef, qui a blanchi sous les armes, et qui par le nombre des années, n'a rien perdu encore de sa vigueur, ni de son courage, ayant mis le premier la main à l'oeuvre, a si bien animé les soldats par son exemPlaque commémorative du Fort Sainte-Thérèse. On peut y lire : «  Vis-à-vis sur l’Ile Ste-Thérèse, le régiment de Carignan érigea un fort en 1665. D’ici M. de Courcelles partit pour son expédition contre les Iroquois,  en 1666. »ple, que le fort a esté heureusement achevé le mois d'Octobre, au jour de Sainte-Therese, d'où il a tiré son nom.

De ce troisiéme fort de Sainte Therese on peut aller commodément jusqu'au lac de Champlain, sans rencontrer aucuns rapides, qui puissent arrester les bateaux.

Ce lac, aprés soixante lieues de longueur, aboiutit enfin aux terres des Iroquois Annieronnons. C'est là que l'on a dessein de bastir encore dés le Printemps prochain , un quatriéme fort, qui dominera dans ces contrées, et d'où l'on pourra faire des sorties continuelles sur les ennemis, s'ils ne se rendent à la raison.

Nous donnerons à la fin du chapitre suivant, le Plan de ces trois forts, avec la Carte dun païs des Iroquois, que l'on n'a point encore veuë; aprés avoir remarqué quelques particularitez de ces Peuples, qui nous traversent depuis si long-temps, pour n'avoir esté bien attaquez. (3)
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(1)  :    De Tracy :  Correspondance, Archives coloniales, Fonds des colonies, ArchiviaNet, Bibliothèque et Archives Canada, www.collectionscanada.ca
(2)  :    Bouchard, Francine; Desjardins, Pierre; Filion, Mario; Provost, Suzanne :  La Vallée du Richelieu, introduction à l’histoire et au patrimoine,                        Ministère des Affaires culturelles, Québec, 1981.
(3)  :    Le Mercier, François (1604-1690 ) : Relation de ce qui s'est passé en la Nouvelle France, és années 1664 & 1665: envoyée au R. P. provincial de   la province de France, Éd. Sébastien Cramoisy, et Sébast. Mabre-Cramoisy, Paris, 1666.
  
Michel Ladouceur,
Juillet 2005. 


 

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